Deux nouveaux vignerons se sont installés ces dernières années dans le vignoble bergeracois, le château Les Donats et le domaine Grande Maison. De belles cuvées à découvrir dans l’appellation.
Olivier Verhelst est venu en vacances au château Les Donats à Saint-Nexans (24) pendant 20 ans avec ses parents ; son père, caviste à Anvers, importait une majorité de la production. Tout en reprenant l’activité familiale en Belgique (encore 70% des débouchés du château), il a voulu en 2013 « devenir le maître du temps » à Bergerac après une formation d’ingénieur-œnologue, accompagné par des Rolland et Derenoncourt. Sur la quinzaine d’hectares (dont 10 en propriété) il a arraché les parcelles les moins qualitatives, quelques sémillons peu productifs et des cabernets sauvignons en zones gélives, et replanté principalement du sauvignon gris qui entre désormais à 90% dans sa nouvelle cuvée Panache blanc (complété de sémillon) . Un vin ample et crayeux, vinifié en cuves béton sur levures indigènes, développant des arômes d’agrumes, de litchis et de fruits exotiques. Issu d’une parcelle de sols limoneux et d’argiles, il finit son élevage 4 mois en fûts de 300 litres. comme les autres vins de la gamme. Une vinification séparée par cépage, assemblés seulement au bout de deux ans (actuellement le 2015), donne à ce Panache du caractère et de l’élégance qui se reflète sur une bouteille épurée portant une jolie citation d’Edmond Rostand comme un hommage au terroir (18€ – avec un velouté de potimarron ou une escalope de foie gras poëlée) . Le Bergerac rouge n’est pas moins soigné (le 2015 sortira au printemps prochain). Un assemblage merlot à 85% et cabernet franc en vinification intégrale et élevé 18 mois en fûts. Malgré une production 2017 grêlée à 65%, Olivier n’est pas pressé. Après avoir restructuré plus d’un tiers des vignes, il continue à travailler les sols pour des racines plus en profondeur et soigne la biodiversité avec des « hôtels » à abeilles et papillons. Le jeune vigneron fait des essais sur le fer servadou, le colombard, le chenin, étudie la possibilité d’un fermage à Pécharmant pour agrandir sa gamme de rouges, et a osé un IGP Périgord 2014 à base de malbec (le 2015 qui devrait sortir au printemps prochain est élevé en partie en jarre de terre cuite pour atténuer sa puissance). Les vins d’Olivier complètent ainsi la gamme précédente de Bergerac, Les Coquilles.